Par Caro aout 19, 2022
Parfois, nous nous sentons poussés à répondre à une offense faite envers nous en infligeant la même offense à celui qui nous l’a faite. Nous voulons “leur faire payer”. Cette forme de ressentiment ne sème que du poison dans nos relations.
À la rentrée scolaire, dans les universités, il n’est pas rare de voir les nouveaux étudiants soumis à une forme de rite d’initiation. Ces épreuves sont supposées aider les nouveaux étudiants à connaître leurs camarades lors de jeux d’équipe, à découvrir les locaux de l’université et à prouver leur désir de faire partie de la discipline d’études. Mais ces initiations sont généralement préparées par les élèves de deuxième année et ils en profitent pour faire “payer” aux nouveaux ce qu’ils ont eux-mêmes subi l’année précédente. Ce qui n’entraîne qu’une déchéance, bien sûr.
Or, à bien y penser, nous ne sommes pas très différents de ces étudiants. En tant que chrétiens, nous avons souvent entendu des exhortations à ne pas nous venger, à laisser à Dieu la vengeance. C’est bien sûr une des bases du pardon. Mais nous oublions parfois que nous sommes en mode vengeance lorsque nous faisons payer d’autres personnes le mal qui nous a été fait. Parce qu’un pasteur nous a blessés par ses agissements, nous faisons “payer” tous les pasteurs en refusant de leur donner notre confiance. Parce que notre ex nous a trompés, nous faisons “payer” notre nouveau partenaire en doutant de tous ses agissements. Parce qu’un collègue a été méchant avec nous, tout notre entourage va en payer les frais par notre mauvaise attitude.
Nous ne faisons pas seulement payer aux autres les offenses que nous avons subies, mais nous avons aussi tendance à retenir notre générosité là où nous en avons manqué. Nos parents n’étaient pas indulgents envers nous, alors nous sommes à notre tour dur envers nos enfants. Personne ne nous a accueillis lorsque nous sommes arrivés à l’église, alors nous n’irons pas souhaiter la bienvenue à quiconque. Notre ami ne nous a pas aidés à déménager, alors qu’il ne vient pas nous demander notre aide pour garder ses enfants.
Nous faisons payer aux autres les torts que nous avons subis, et nous retenons notre générosité lorsque nous avons subi des manquements. Ce n’est évidemment pas ce que Jésus nous a enseigné de faire. “Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c’est la loi et les prophètes” (Matthieu 7:12 LSG). Jésus n’a pas dit de faire aux autres ce que les autres nous ont fait, mais bien le contraire : c’est à nous de faire les premiers pas en termes de générosité et de pardon. Et bien sûr, nous ne devons pas rendre aux autres le mal qu’ils nous ont fait. “Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre encore ta tunique” (Luc 6:29 LSG). Même si le monde entier est méchant envers nous, nous devons demeurer néanmoins un fier représentant de Christ, et manifester le fruit de l’Esprit (Galates 5:22-23) incluant la bienveillance, la patience, la tempérance, etc.
Cela ne signifie pas que nous laissons les gens nous traiter comme des esclaves, sans respect, et nous continuons à les servir. Si quelqu’un nous fait du mal, il faut le pardonner, chercher la guérison, mais nous ne sommes pas forcés à redevenir ami avec la personne. Il faut aussi être sage dans nos choix de relations et apprendre de nos erreurs. Nous avons le droit de dire non lorsque quelqu’un nous demande notre aide. Or, si nous refusons de tendre la main, prenons d’abord le temps de vérifier nos motifs. Car si notre décision est motivée par la rétribution, il est peut-être temps de consulter le docteur de notre coeur : Christ.